FinTech : tout comprendre des start-up de la finance qui débarquent en France

FinTech : tout comprendre des start-up de la finance qui débarquent en France

Les Fintechs continuent leur déploiement dans le secteur bancaire grâce à leur capacité à innover. Des robots-conseillers au paiement en ligne, en passant par les offres dédiées aux professionnels, elles misent sur des coûts moindres et une expérience client bonifiée.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 09 Mai 2017

FinTech tout comprendre des startup qui débarque en France

Qu’est ce qu’une Fintech ?

Une Fintech est une jeune pousse qui allie finance et technologie pour apporter une réponse aux besoins des clients pas ou mal pourvus par les acteurs traditionnels du secteur concerné. En France, les Fintechs ont petit à petit tissé un véritable écosystème, poussées par « un esprit de conquête [pour] partir à l’assaut du monde », observe Alain Clot, président de France Fintech au moment de l’événement Fintech Revolution 2016. Le marché hexagonal est l’un des plus dynamiques, comme le prouve le succès de la licorne Slimpay, leader européen des solutions de paiement par récurrence. Alain Clot ajoute que si la structuration de l’écosystème français a pris du retard sur ses homologues anglo-saxons, « on peut [paradoxalement] considérer que c’est en France qu’est née la Fintech, avec Cortal et Boursorama qui ont été des pionniers en matière de services financiers alternatifs. ».

Au niveau mondial, le secteur des FinTech, c’est 24,7 milliards de dollars d’investissement en 2016, dont 236 opérations de fusion-acquisition (11,15 milliards de dollars), 840 opérations en capital-risque (13,6 milliards de dollars) et 145 levées de fonds (8,5 milliards de dollars). Ces chiffres auraient dû même être plus élevés encore si l’élection de Trump aux Etats-Unis et le Brexit n’avaient pas refroidi certaines ardeurs. D’ailleurs, le Brexit laisse entrevoir de jolies perspectives pour Paris et la France puisque les deux tiers des startups de la technologie financière sont basées à Londres. Or, les Fintech londoniennes devraient perdre leur passeport européen qui leur permettent actuellement d’utiliser leur agrément britannique afin d’opérer dans d’autres pays de l’Union européenne.

Les Fintech visent les services les moins bien couverts des banques

Pour repérer les potentialités existantes, une Fintech scrute les services qu’une banque ne fait pas ou mal par rapport aux attentes du public. L’illustration est faite avec le remboursement entre amis rendu fastidieux vis-à-vis des formalités (RIB, virements, monnaie). C’est ainsi que Pumpkin ou Lydia ont émergé en proposant une solution simple et sécurisée.

A l’heure où l’adaptation permanente prime, les banques traditionnelles souffrent de l’inertie de leurs modèles universels qui les rend peu flexibles. Plus rapide, plus ergonomique et moins couteuse, la technologie des Fintech vient en rupture. Elle séduit des usagers toujours plus mobiles, toujours plus friands d’économiser sur leurs frais bancaires.

Notons toutefois que les FinTech et les banques s’associent plus qu’elles ne se concurrencent. Car si les banques ont des pesanteurs, elles conservent le leadership sur nombre de services : cantonnement des fonds, la gestion pro-actif, l’émission du crédit, la comptabilité. Et cette association se concrétise par des rachats (BNP Paribas avec Compte-Nickel, BPCE avec Fidor, etc.) ou par des investissements (Younited Crédit et Leetchi avec le Crédit Mutuel Arkéa).

Les usages mobiles des particuliers comme des professionnels

Côté particuliers, de nombreuses FinTech misent sur les robots conseillers en plein boom depuis quelques mois. Ils permettent notamment de fluidifier et de simplifier la gestion des finances personnelles grâce à de puissants algorithmes. Parmi les réussites notables, citons Yomoni, Advize, Fundshop, Marie Quantier ou WeSave. L’innovation élargit le champ de perspectives comme avec TacoTax, start-up qui met à disposition un coach en ligne afin de pouvoir réduire ses impôts et optimiser son patrimoine.

Si les particuliers restent un public courtisé, les entrepreneurs le sont tout autant. Les Fintechs s’adossent généralement à des établissements de paiement pour garantir les transactions et endosser la responsabilité de la sécurisation des paiements et des données. Ainsi, la FinTech Qonto cherche à s’ériger en banque des startups, la néobanque N26 s’adresse aux auto-entrepreneurs et Monaize, forte de son offre de banque mobile, drague les TPE. Certains services s’attaquent à des problématiques précise comme Mooncard qui s’intéresse à la gestion des notes de frais en entreprises.

Outre les paiements et le big data, un autre secteur est particulièrement en vogue : le crowdfunding. Une vingtaine de plateformes de financement participatif tentent de pérenniser leur modèle économique. Leur nature varie entre les plateformes de prêt (Hello Merci, Babyloan, Unilend), les plateformes de don et de financement sans contrepartie financière (Ulule, KissKissBankBank, Reservoirfunds…), les plateformes de financement avec prise de participation (WiSeed, Sowefund, Anaxago…) et les plateformes de crowdlending (Lendopolis, Prexem, Lendix…).

Si les Français ont du mal à définir ce qu’est une Fintech, nombre d’entre eux pourtant utilisent déjà un service mis en place par cette catégorie de jeunes pousses. Cet écosystème participe au processus disruptif et à la digitalisation massive du secteur bancaire.



Articles les plus consultés

Patrimoine
Construire son patrimoine
L'actualité patrimoine