Menaces sur la Banque en ligne et les cartes bancaires gratuites ?

Menaces sur la Banque en ligne et les cartes bancaires gratuites ?

Carrefour, N26, et prochainement, Orange Bank lancent tour à tour leur carte bancaire assortie d'un compte bancaire en ligne. Les grandes banques se voient prendre des parts de marché par ces nouveaux acteurs provenant de la téléphonie et de la grande distribution.
Banques en ligne

Rédigé par Nathalie Jouet

le 16 Mai 2017

Menaces sur la Banque en ligne et les cartes bancaires gratuites

Les banques ne se laissent pas impressionner et les FinTech se multiplient sur le marché de la carte bancaire gratuite. Alors que les banques en ligne proposent déjà ce type d’offre depuis de nombreuses années, elles doivent aujourd’hui faire face à de nombreux concurrents : banques, FinTech, opérateur mobile, leaders de la grande distribution notamment. Si cette émergence de nouveaux acteurs sur le marché peut constituer une potentielle menace pour les banques 100 % en ligne, il ne faut pas oublier que ces dernières disposent d’un atout important : le prix.

De nouveaux acteurs lancent leur carte bancaire gratuite

Après Carrefour et son compte courant C-Zam, la Fnac s’est à son tour lancée sur le marché de la carte bancaire. Depuis le 2 mai, elle propose un moyen de paiement utilisable sur l’ensemble du réseau MasterCard, associé à un outil de fidélisation. Dans les pas d’Amazon, elle parie sur le "cagnottage" pour conquérir ses clients. La carte bancaire proposée par la Fnac en partenariat avec le Crédit Agricole Consumer Finance sera gratuite tout comme celle d’Orange en juillet 2017. Elle permettra à son titulaire de récupérer en crédit sur son compte Fnac Fidélité, 1 % des achats réglés avec elle.

Si les banques en ligne proposent leurs services de compte en ligne et de carte bancaire gratuite depuis plus de 10 ans déjà, les établissements traditionnels doivent quant à eux s’adapter. En effet, les comportements et besoins des usagers bancaires évoluent. Ces derniers s’intéressent aujourd’hui à de nouveaux moyens de paiement, placements et de nouvelles offres. BNP Paribas n’est pas la seule à l’avoir compris en rachetant Compte-Nickel puisque d’autres acteurs provenant de secteurs divers se mettent également à la banque en ligne. Carrefour a par exemple élargi ses services en proposant un compte courant sur Internet via son offre C-Zam, en plus du crédit, de l’épargne et de l’assurance. Orange souhaite de son côté, s’imposer sur le marché de la banque mobile en s’appuyant sur ses clients mobiles à travers le lancement de sa banque en ligne, Orange Bank en juillet .

Comment réagissent les banques traditionnelles sous la menace de ces acteurs ?

Alors qu’ils devaient déjà faire face à la concurrence des banques en ligne telles que Boursorama, ING Direct ou encore Fortuneo et BforBank, les établissements traditionnels doivent dorénavant gérer l’entrée de nouveaux acteurs sur ce marché. Leur apparition, couplée à l’entrée en vigueur de la loi Macron facilitant le changement de banque ne joue pas en faveur des banques. Ces dernières réagissent et dénoncent ces nouvelles banques « low-cost ». En effet, le directeur général du Crédit Agricole S.A, Philippe Brassac, a récemment appelé les autorités à agir contre la concurrence de ces nouveaux acteurs qui ne « paient pas les infrastructures », comme il le précise dans une conférence de presse. Il faut dire que banques et FinTech s’opposent depuis plusieurs semaines sur les conditions de la mise en place d’une directive européenne qui donnerait la possibilité aux startups d’effectuer des transactions pour le compte de leurs clients qui détiennent des comptes dans des banques traditionnelles. Avec cette directive, qui a pour but de favoriser la concurrence, les établissements bancaires pourraient perdre la relation directe avec leurs clients.

Plus généralement, les banques traditionnelles devront accorder une importance particulière à la relation client. Effectivement, aujourd’hui les usagers considèrent avant tout la qualité du service et la compétence des conseillers pour choisir leur banque. L’insatisfaction des clients à l’égard de ces établissements offre de nombreuses opportunités aux nouveaux acteurs. De plus beaucoup de banques mais aussi des assureurs et gestionnaires d’actifs prévoient de collaborer davantage avec les FinTech dans les cinq prochaines années, comme le montre un rapport publié par PwC, un cabinet spécialisé dans le conseil en stratégie dans le secteur des services financiers, fin mars 2017. Grâce aux FinTech, les banques pourront externaliser certains pans de leur R&D mais aussi proposer de nouveaux produits plus rapidement pour répondre efficacement aux besoins des clients. Il semblerait donc que l’industrie financière soit prête à s’emparer de l’industrie technologique dans son secteur.



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