Observatoire des tarifs bancaires : la Banque de France rend son rapport

Observatoire des tarifs bancaires : la Banque de France rend son rapport

Le Comité consultatif du secteur financier (CCSF) adossé à la Banque de France publie le septième volet de son rapport annuel sur les tarifs bancaires. Quelles sont ses conclusions ? Des frais de tenue de compte aux services en ligne : tour d'horizon.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 19 Octobre 2018

Observatoire des tarifs bancaires

Quelle est l'évolution annuelle des tarifs présentés sur l’extrait standard ?

Le septième rapport annuel de l’Observatoire des tarifs bancaires s’intéresse aux pratiques commerciales de 112 établissements (104 banques à réseau et 8 banques en ligne). Deux nouveaux acteurs ont d’ailleurs été ajoutés sur la liste des banques en ligne : BforBank et Orange Bank. En revanche, Hello bank! ne fait toujours pas partie de l’échantillon qui propose un taux de représentativité très élevé couvrant 98 % des comptes de particuliers.

L’examen détaillé de l’extrait standard des frais bancaires entre le 31 décembre 2016 et le 31 décembre 2017 révèle plusieurs évolutions. Cinq tarifs bancaires sont en hausse : les abonnements permettant de gérer ses comptes sur internet, la carte de paiement internationale à débit immédiat, la carte de paiement à autorisation systématique, le virement SEPA occasionnel en agence et les frais de tenue de compte qui poursuivent leur progression.

Cinq tarifs sont en baisse : les alertes sur la situation du compte par SMS, la mise en place de frais de prélèvement, la carte de paiement internationale à débit différé, les commissions d’intervention et les assurances pour perte ou vol des moyens de paiement. Et trois sont stables : le retrait en euros dans un DAB d’un autre établissement de la zone euro, les frais de virement par internet et les frais de prélèvement unitaire.

Frais de tenue de compte et coût des cartes bancaires en hausse

L’Observatoire des tarifs bancaires se préoccupe aussi de l’évolution des coûts à plus long terme. Entre le 31 décembre 2009 et le 05 janvier 2018, ce sont les frais de tenue de compte actif qui ont le plus augmenté, passant de 8 euros à plus de 19 euros par an. Si, en janvier 2011, 53 établissements bancaires appliquaient la gratuité pour les frais de tenue de compte actif, ils ne sont plus que 13 au 1er janvier 2018 (dont 5 banques en ligne). Sans surprise, les banques en ligne sont moins chères (9,75 euros) par rapport aux banques à réseau (19,23 euros).  

Parmi les tarifs bancaires en hausse sur la dernière décennie, on peut citer le coût annuel des cartes bancaires : la carte de paiement internationale à débit immédiat de 35,76 euros à 41,80 euros, la carte de paiement à autorisation systématique de 28,78 euros à 31,67 euros, et la carte de paiement internationale à débit différé de 43,16 euros à 43,95 euros. Les tarifs bancaires à la baisse sur cette période concernent le coût annuel de l’alerte sur la situation de compte par SMS de 28,78 euros à 22,99 euros, de la mise en place d’un prélèvement de 3,28 euros à 0,21 euro, et surtout de l’abonnement gestion internet de 9,98 euros à 1,74 euro.

Le prix des services bancaires en ligne tirés vers le bas grâce à la concurrence

La concurrence des banques en ligne et des néobanques a obligé les banques traditionnelles à alléger la facture des services en ligne. La consultation des relevés sur son espace personnel et la réalisation d’un virement occasionnel via internet sont par exemple gratuites. Laurent Trichet, fondateur de Sémaphore Conseil, un cabinet d'analyse qui a contribué à l'étude du CCSF, note que « les banques à réseau mettent de plus en plus de gratuité dans leur banque au quotidien pour éviter la fuite de leurs clients vers les banques en ligne. ». Ce constat est illustré par les offres bancaires mobiles à 2 euros du Crédit Agricole, Eko by CA, et des Caisses d’Épargne (Enjoy).

L’agressivité des politiques d’acquisition client promue par la banque en ligne interroge toutefois sur la pérennité de leur modèle économique. Pour rester concurrentielles tout en préservant ou en augmentant leur produit net bancaire, les banques traditionnelles misent sur les produits et les services bancaires non compris dans l’extrait standard des tarifs. C’est notamment le cas des frais liés aux incidents bancaires avec un alignement quasi systématique sur les plafonds réglementés. A ce titre, l’observatoire s’émeut de la hausse de 6,03 % constatée sur le coût annuel des cartes à autorisation systématique, moyen de paiement utile pour les personnes en situation de fragilité financière et même plébiscité comme le prouvent les succès de Nickel ou de Boursorama et son offre Welcome gratuite sans condition de revenus.

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